Deux invitations au Festival Taurin de Dax à l'occasion du centenaire des arènes. Le 11 mai 1913, tous les Dacquois sont réunis pour l'inauguration des nouvelles arènes, autrefois construites en bois et démontables. Dans le parc arboré des arènes, une exposition de voitures anciennes, la plus belle étant celle-ci : une Ford.
Dans ce même jardin, des chapiteaux-restaurants où l'on sert magrets, jambons et autres fois gras. Des odeurs alléchantes nous piquent les narines, mais nous passons imperturbables; d'autres chapiteaux abritent un piste de danse sévillane et de belles jeunes demoiselles jouent des castagnettes :
Près de la grande porte, l'ancien matador Richard Millan, enseigne à de très jeunes garçons l'art de toréer (?) C'est cet homme les mains dans les poches.
Puis c'est la queue à la porte principale des arènes, aux autres portes aussi. Les gens se pressent :
Nous voici dans la place et je loue un petit coussin pour mon petit postérieur délicat ..
On s'affaire à la préparation de la "scène de torture" ..!! On assassine, mais dans l'organisation, c'est propre et net :
La place s'anime peu à peu, les aficionados nombreux s'installent. Dans la tribune du jury, apparaissent Albaladéjo, Richard Millan et un troisième personnage que ni Bernard, ni moi ne connaissons. La clique puis la banda arrivent à leur tour.
Les chevaux de parade font leur entrée, suivis par les matadors, les banderilleros et les picadores. Etant donné qu'il s'agit d'une rétrospective, les toreros portent les anciens habits de "combat", sans fioritures.
Les matadores et les autres s'entraînent à la faena. Et pour moi, jusqu'ici tout va bien, je suis dans l'ambiance. Je n'ai jamais vu de corrida, seulement à la télé, je n'aime pas ça, mais je vais pouvoir me faire une idée d'une corrida réellement vécue.
Juan Mora qui fête cette année ses 30 années d'alternative, fait son entrée. Il découvre son "adversaire", un "toro" intéressant . Après quelques passes, le picador à son tour entre en scène et commence le massacre ....le sang coule à flot, les banderilleros arrivent aussi et c'est de nouveau le sang qui va couler de cette pauvre bête. Elle tire la langue, déjà épuisée.Quelques passes plus tard et c'est la mise à mort !
Tandis que les aficionados applaudissent au son de la banda, on emporte le corps de la bête et on nettoie le lieu du supplice consciencieusement. Le torero n'a pas obtenu de récompense, bien fait : il a raté la mise à mort, s'y reprenant à deux fois ..!!! L'agonie de cette brave bête, juste avant pleine de vie, m'est insupportable.
Un autre tueur (c'est la traduction de matador) arrive. Il s'agit de Javier Conde. Le rituel se poursuit : quelques passes, le piqueur se pointe, le matador, en levant son chapeau, lui fait signe que l'animal est bien conditionné, c'est à dire, qu'il est assez affaibli, pour qu'il puisse faire son boulot. Et c'est la faena, la mise à mort et la sortie des chevaux, traînant leur camarade. Il n'obtiendra rien lui non plus.
Le troisième, Curro Diaz, , obtiendra une oreille, qu'il présentera au jury, tandis qu'autour de lui, s'affairent déjà les "nettoyeurs" .
Le suivant, Leandro, de Valladolid, partira avec deux oreilles, sous les applaudissement du public, debout sur les gradins. Je n'applaudit pas, Bernard non plus.
Le dernier, Oliva Soto, torero andalou a hérité d'un "toro" différent, une grosse bête qui a fini comme les autres : tiré par deux chevaux, mort. Le jury a décidé qu'il partirait sans rien et pour cause, j'ai vu le "toro" agonisant pendant un sacré long moment, cela m'a dégouttée.
Enfin, c'est le moment pour un jeune Dacquois de montrer ce qu'il sait faire : Jean-Baptiste Mola, novillero, qui a débuté l'an dernier, sans picador. Son grand père a été responsable des arènes de Dax de 1977 à 1996. Il combat un taureau bien plus petit que les autres mais qui possède un belle vitalité. Il n'y aura donc pas de picador, mais la mise à mort est inévitable. Le jeune taureau se bat, mets du temps à mourir, on lui enlève l'épée que son bourreau lui a planté, il se relève, il lutte encore pendant deux ou trois bonnes minutes, puis s'écroule. La faena du jeune homme ne lui a pas permis de recevoir une récompense : travail médiocre et mise à mort ratée.
C'est la fin de ce festival de mise à mort, les participants défilent une dernière fois, le public applaudit, pas moi, ni Bernard. Le ciel est sombre, le sol de l'arène est rouge. Ce Dimanche avait bien commencé pourtant........
Je suis définitivement contre la corrida et qu'on ne vienne pas me dire que le "toro" ne souffre pas ! Entre le picador, les banderilleros et le matador, il perd son sang peu à peu, s'affaiblit de plus en plus. Oui, oui, je sais : il pèse 6 à 700 kgs et le pauvre matador à peine 60 ou 70 !!! alors hein, il faut bien qu'on "égalise" les chances de l'un par rapport à l'autre. Piques, douleur et sang, qui peut prétendre que cet animal ne souffre pas ?
100 pour 100 d'accord mamoune !! la corrida c'est pourri et qu'on vienne pas raconter que c'est noble !! c'est du meurtre pur et simple !!
RépondreSupprimerBien d'accord!!! burk, burk et burk!!! Pauvre toro!!!
RépondreSupprimerPour ma part, j'ai assisté à une corrida à Séville. Je n'ai pas aimé non plus. Cependant, je n'ai pas vu autant de sang que Lyly. Peut-être parce que Séville est une des plus grandes Plazas du monde et que les corridas qui s'y déroulent sont plus... professionnelle? Mais loin de moi l'idée de vouloir qu'on l'interdise. Il y a dans nos abattoirs, en France, des mises à mort d'animaux totalement barbares au nom de deux grandes religions. Dont une qui fourni la plus grande partie de la population carcérale française. Et là, c'est curieux mais personne ne s'indigne. Croyez-moi, le public des corridas ou leurs enfants sont "généralement" des gens cultivés qui ne posent "généralement" pas de problèmes au reste de la population française.
RépondreSupprimerEn conclusion, je n'aime pas alors je n'y vais pas. C'est tout.
Mais moi, ce que j'en dis... lol
sauf que l'on ne joue pas au chat et à la souris avec les animaux des abattoirs, quels qu'ils soient. Qu'on les égorge, qu'on les électrocute, ils ne sont pas saignés comme les taureaux, cruellement piqués. Je ne doute pas que les aficionados soient aussi des gens sérieux, cultivés et amoureux de leur tradition, mais il n'empêche que tout ce sang qui coule d'abord de son dos, ensuite de sa bouche, à grands flots lorsque le matador lui assène le coup fatal au bon endroit , ce qui n'est pas toujours le cas hélas, m'a beaucou impressionnée. Pour le reste, les traditions sont ce qu'elles sont dans tous les pays ...!!!! bonnes ou mauvaises qu'importe, on ne changera pas le monde demain.
SupprimerAlléluia !
Ben justement si ! Les animaux sacrifiés dans nos abattoirs au nom du respect de la religion sont carrément massacrés. C'est 1000 fois plus sanglant que la corrida. J'y ai assisté enfant et j'en suis témoin. D'ailleurs, la fondation Bardot essaye depuis des années de faire interdire ces abattages rituels barbares. Et ce que tu appelles le chat et la souris, c'est une chance (maigre je l'avoue) donnée à l'animal de se défendre avant d'être abattu. Tu en doutes ? Combien vois-tu de tueurs d'abattoirs mourir encornés ? Enfin, il arrive parfois (c'est rare je l'avoue aussi mais ça n'arrive jamais en abattoir) que le taureau soit épargné pour sa bravoure. Il est alors soigné et il termine ses jours comme un taureau royal, adulé dans un ranch et devient taureau de saillies.
SupprimerMais encore une fois, je comprends et accepte que l'on puisse ne pas aimer, moi-même n'ai pas aimé. Par contre, je suis contre l'interdiction de la corrida. Et comme en 1968, je lance vigoureusement le slogan: Il est interdit d'interdire !
Mais que ça me gonfle ...
RépondreSupprimerEnfin bref, la Corrida, c'est un jeu glauque, autour de la mort, qui ne m'intéresse pas non plus... C'est affreux, cet agonie et tous ces gens qui applaudissent...
Je me souviens d'en avoir vu une lorsque j'étais en Colo en Camargues, j'étais ado, ça m'avait franchement dégouté...
Tu as bien fais malgré tout d'aller voir, au moins, tu sais ce que c'est et tu parles de quelque chose que tu connais. Je parie que tu n'iras plus...!