La Jetée Thiers à Arcachon un après midi de Janvier 2012, en famille, après les agapes du déjeuner chez Serge et Marie France. Puis direction La Corniche. Le Bassin scintille de mille éclats dans notre dos.
J'ai toujours aimé le Bassin d'Arcachon, ses odeurs d'océan et de pins. Il me remonte des tas de souvenirs heureux de jeunesse, du temps où le billet de train Bordeaux-Arcachon ne valait que 9 frs - aller-retour - (on appelait ça les "Bons Dimanches". Nous étions jeunes et beaux, une bande de garçons et de filles, juste nos maillots et une serviette. Nous envahissions les wagons, certains avec des guitares et nous chantions à tue-tête : "C'est une poupée ééééé, qui fait non non non non " .... Il n'y avait jamais de bagarres. Arrivés à la gare d'Arcachon, nous nous arrêtions dans une boulangerie, juste en face et nous achetions notre repas de midi, qui consistait en une ou deux chocolatines, et nous courrions pour nous installer au meilleur endroit de la plage, tous en rond; nous restions là des heures durant... sous le soleil, tous bronzés dès la fin Mai. Comment n'avons nous pas été malades au moins une fois lorsque, brûlants de soleil, sans rien dans l'estomac qu'une chocolatine, nous nous jetions à la mer ... le miracle de la jeunesse sans doute ? Nous ne faisions que flirter à cette époque, sans arrière pensée, nous étions une bande de copines et de copains avant tout. Et puis la journée touchait à sa fin, le dernier train était à 18h ou 18h30. Souvent nous courrions dans la grande rue d'Arcachon vers la Gare, car nous étions toujours en retard et à cette époque les trains partaient à l'heure ...!!! Il arrivait très souvent que nous le rations, en tout cas plusieurs d'entre nous; alors nous nous postions aux abords de la gare et, pouce levé, nous faisions du stop dans de grands éclats de voix et de rires. Nous étions toujours embarqués par des automobilistes de nos âges et même des "vieux" d'au moins 30 ans !!! Le téléphone portable n'existait pas, mais nous savions que le Dimanche suivant nous nous retrouverions toutes et tous à la Gare de Bordeaux St Jean. C'était avant ... c'était il y a longtemps, c'était "le temps des copains et de l'aventure....., on se disait qu'à vingt ans on est les rois du monde et qu'éternellement on verra dans nos yeux tout le ciel bleu".
Le ciel bleu a parfois tourné au gris, mais les souvenirs restent intacts et précieux. Au crépuscule de ma vie, je reste optimiste malgré tout sur l'avenir de mes petits-enfants, en tout cas j'ose espérer qu'ils connaîtront autant de joie et de bonheur que j'en ai connu, avant eux, à 20 ans.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire