En sortant de Calpe, Vendredi à 10h30, je songeais à la distance que nous devions parcourir et je me suis mise à écrire, juste pour ne pas m'ennuyer. J'ai un petit calepin - offert par ma pharmacienne pour la nouvelle année et que j'ai emporté dans nos bagages , au moment de notre départ le l5 décembre.
Et voilà ce que ça a donné :Au réveil, ce matin, une petite pluie fine s'est invitée sur Calpe. Calpe pleure sur notre départ.....Une dernière photo du Peñon, gris comme le ciel, comme la mer.
Les filles de l'Agence nous souhaitent bon voyage ainsi que Juan, le concierge de l'édificio Arenal.
Nous sommes en retard sur l'horaire habituel, mais qu’importe, personne ne nous attend, on peut bien arriver quand on veut.
Tome su tiket nous dit la pancarte, nous "tomons" donc !! Juste après la vieille et sa crotte de nez, nous regarde passer, je lui dit : t'inquiète, la vieille, on va très vite se revoir.
Bernard est respectueux de la vitesse imposée en Espagne, à peine dépasse t-il le 124, régulateur de vitesse bloqué. Il chantonne, il sifflote tandis que je regarde les orangers gavés de fruits défiler en contre-bas de l'auto pista.
Sur le pare brise, la pluie fait des claquettes, il fait 11°. Pas vraiment chaud donc.
A partir du péage de Valence, c'est l'auto via que nous empruntons. Les kakis se partagent le terrain avec les orangers.
Au loin, le ciel s'éclaircit et nous retrouvons le soleil à l'intersection de Sagunto. Il est 11h53, 14°.Nous laissons la costa blanca.
Les forets de pins ont remplacé kakis et orangers. Et de plus en plus de collines "pelées". Les éoliennes saluent notre passage, à grands coups de moulinets sous le vent violent. Les genêtes sauvages jalonnent la route et se confondent avec l'ocre de la terre.
Je trompe mon ennui comme je peux, en noircissant quelques pages de mon joli calepin.
Pause déjeuner à la station service carrefour market - à 20 kms avant la sortie de Terruel- sortie 92 - "La Puebla de Valverde". Il est aux environs de 13h. C'est toujours ici que nous faisons une halte.
Nous avons remarqué que tous les pins, sont atteints de maladie, des nids de chenilles agglutinés à leur branches déjà presque mortes.
Une sculpture rouillée représentant St Michel terrassant le dragon s'ennuie depuis des lustres sur le talus pour des voyageurs indifférents.
La température a nettement baissée 6° à l'aire de service. Du vent glacial s'engouffre dans la voiture quand nous ouvrons les portes. Nous dégustons nos bocadillos et nous reprenons le cour de notre voyage et moi l'écriture, toujours dans l'optique de m'occuper l'esprit.
18 kms de Zaragoza et une autre scuplture en fer rouillé : une chèvre, un toro ????
D'habitude à Terruel, on voit les montagnes enneigées de Alcaniz , cette fois rien.
Un aéroport en pleine cambrousse ou plutot un centre d'entretien d'avions, on en compte, bien rangés, pas loin d'une quarantaine.
A cause du vent, le dépassement des camions est assez difficile, mais Bernard maîtrise à la perfection son petit bolide.
Les élevages de cochons commencent à défiler, nous approchons de Calamocha, le pays du meilleur jambon, disent-ils !!! Tu parles, ils doivent être nourris à la farine de "va savoir quoi"...
5° alors que nous voyons la sculpture du Jambon .. oui oui on sait que c'est le pays du jambon.
Maintenant ce sont des plaines totalement désertiques, un village par ci par là, au milieu de RIEN.
Tous les villages sont de la même tendance : Ocre jaune ou brun. Triste...!! Ici même les oiseaux volent sur le dos ...!!!
Et voici la Rioja, Cariñeña, les vignobles .....Une avalanche d'eau aussi , qui s'arrête net et le ciel devient bleu. Zaragoza, 43 km 6° . Il est 14h30.
Un centre Pénitencier , invisible depuis l'autovia et loin de toute civilisation; Il ne doit pas avoir beaucoup d'évadés, où iraient t-ils ?
Là je le sens bien, il y en a qui en ont assez de me lire, mais je m'ennuie... alors j'écris. Je raconterai bien une blague mais là tout de suite, rien ne me vient.
Re-voilà des éoliennes, j'en compte, vite fait, plus de 100. La sierra de Huerva les accueille volontiers.
Santé-Fé, banlieue de Zaragoza - on s'attend à voir Lucky Luke, mais ce ne sont qu'une suite de hangars ...Nous perdons 2 ou 3 minutes car une erreur d'orientation est intervenue. Pas grave, vite rattrapée,Huesca est là , à 79 kms; Le ciel est bleu, juste des petits nuages pour faire joli.. Température 10°.
Aie, Bernard s’affole : 126 km/h , ola, ola, modere su velocidad; Désolation du paysage, gris, morne, c'est l'hiver, les arbres sont nus, les villages rares et moches.
Passés Huesca, nous arrivons à Jaca et nous faisons une halte à Etorki pour faire essence et quelques courses de première nécessité. Puis nous attaquons la moyenne montagne, pas de neige, mes oreilles bourdonnent. Peu à peu, l'Espagne, améliore cette route et c'est tant mieux. Soudain en haut d'une côte, les Pyrénées ..... enneigées, mais pas tant que ça.
La descente est vertigineuse, impressionnante, chaque virage doit être négocié correctement. Les travaux jalonnent le parcours et le grand viaduc vert se découvre sur notre droite. Bon, ce n'est pas encore en 2016 que l'autovia sera empruntable ....
Canfranc, le tunnel, température -2°, les flocons de neige virevoltent dans le ciel tout gris. Arrêt : camion en panne en plein milieu du tunnel, circulation alternée, voiutre d'accompagnement pour sortir des 9 kms ... la nuit est tombée, la pluie a remplacé la neige, c'est moche et c'est triste.
J'abandonne mon calepin. Nous arrivons chez nous .
Maintenant que vous êtes de retour à la maison et que le temps n'est pas formidable en cette période, pourquoi ne continuerais tu pas à noircir ton carnet en notant des anecdotes de notre passé là-bas afin qu'un jour nous puissions laisser à nos enfants un témoignage de notre famille (en enrichissant chacun d'entre nous peu à peu ce récit). Bises à vous 2.
RépondreSupprimerTrès belle description mais ce qui m'interpelle le plus c'est la vieille et sa crotte de nez et les oiseaux qui volent sur le dos...
RépondreSupprimerEt Serge, très bonne suggestion!!