Petites remarques d'une langue de p... toute bronzée

Cet après-midi, grand soleil sur la plage mais un sacré vent . A l'abri de son parasol vert, carré et à l'enseigne de Heineken (!!) et après avoir joué à la sirène dans les vagues frissonnantes de la Méditerranée, la septuagénaire s'allonge au côté de son bientôt septuagénaire, qui lui n'a pas tâté de l'eau limpide et salée. 

Le soleil chauffe c'est bien agréable, elle se tourne, un peu sur le ventre, un peu sur le dos. Lorsqu'elle est sur le ventre, elle met ses mains en coquilles sous son menton et observe !!!! 

Un couple, l'air un peu éberlué, s'installe  à l'abri du vent derrière un coffre que les gars du service "playa" ont installé sur le sable près des paillotes et qui renferme je suppose, du matériel de 

rechange .. . 

Ce couple pose un ballon léger et transparent près d'eux. Ils bronzent puis au bout d'un moment, se lèvent et vont sans doute boire un coup au tango ou à l'exotic. Pendant ce temps le ballon oscille au gré du vent sous l'oeil intéressé de la septuagénaire bronzée : s'envolera ... s'envolera pas .....  le , ballon semble prendre son élan et tout à coup se met à courir sur le sable, il court, il court ....... loin devant lui. De loin, elle suit sa trajectoire et voit qu'il passe près  d'un homme (jeune, vieux ???) Du pied il retient le fuyard tout en regardant d'où il vient et si quelqu'un va venir le chercher. 

La sirène (!!) au repos, attend elle aussi en se demandant si ce "gardien de but" du dimanche va au moins s'inquiéter du propriétaire du ballon : appartient-il à un enfant ???? 

Mais non, pas du tout, subrepticement il le glisse dans un sac, un femme  à ses côtés, lui fait un signe, il comprend que l'objet est trop visible : il dépasse du sac, alors discrètement il le dégonfle tout en se dirigeant nonchalamment vers le paséo, sa femme derrière lui ... Bref, il s'est embarqué le ballon. Faut dire aussi, que les deux abrutis cités plus haut qui l'ont laissé là, sans le caler, le ranger ou que sais-je encore l'ont bien mérité....., 

Cet épisode terminé, la curieuse, toujours sur le ventre, derrière ses lunettes, entend crier : Glace, glace, glace. un homme en marinière, tient dans ses deux mains 4 ou 5 cornets de glace ...tiens, pense t-elle,  un vendeur de glace, là, un pied sur le paséo, l'autre sur le sable .. il crie encore : glace, glace. Les glaces fondent, il est assez près d'elle pour qu'elle puisse voir ses doigts dégoulinant et il continue, un peu plus fort, un peu en colère, à crier : glace, glace. Les boules menacent de s'effondrer, et l'autre qui hurle à nouveau : glace, glace .......Elle a presque envie de lui faire signe et d'en acheter une de glace ...!!! 

A ce moment là,,  trois petits gamins, accourent vers lui, bras tendus, il leur offre donc les cornets et la femme aux lunettes se dit, c'est bien ça, il est gentil cet homme il offre des glaces aux enfants de la plage,  sauf que deux grosses dames arrivent en riant aux éclats et assez fortement, tendent aussi leurs bras blancs et dodus pour se saisir des deux glaces restantes, tandis que l'homme, assez mécontent, se lèche, sourcils froncés,  les doigts en leur disant que cela faisait au moins quatre ou cinq fois qu'il les appelait...... C'étaient des Allemands ou des Anglais mais on pouvait comprendre ce qu'il disait parce que c'était tellement évident .......!!!!!!!

C'était : chronique d'une septuagénaire sur une plage espagnole un 20 mai 2015.