lundi 18 avril 2016

C'est terrible ce qu'il peut se passer sur une plage ....!!!!

Allongés sur nos serviettes, les orteils en éventail, nous nous prélassons béatement sur le sable de la Playa Arenal de Calpe. Chapeau, casquette et lunettes comme accessoires obligatoires.
Autour de nous, des baigneurs de nationalité diverses, bruyants pour certains, sans gêne pour d'autres...il faut de tout pour faire un monde...
A mes côtés, Bernard somnole tandis que mes pensées s'évadent au gré des vagues. 
Soudain, un matelas pneumatique vert obstrue ma vue, tenu par un homme grassouillet, en maillot jaune. Il est si près de moi, que je pourrais compter les verrues qu'il a sur con corps.
Il me rappelle vaguement quelqu'un, mais pour le moment je souhaiterai qu'il dégage et me laisse rêvasser; il jette le matelas sur l'eau, s'y installe à califourchon et en agitant ses bras en guise de rames, il s'éloigne du bord, vers le large. 
Je le suis des yeux un moment, je suis un peu intriguée aussi. Puis je l'oublie, écoutant en souriant, le léger bourdonnement qui sort des lèvres de Bernard, profondément endormi. 
Je me tourne vers le paséo, pour "zieuter" les gens qui passent et qui regardent avec regret ceux qui ont la chance de profiter de la plage. 
3 hommes, assis sur la murette qui longe le paséo m’intriguent, allez savoir pourquoi ??
Ils sont en bermudas colorés. L'un deux a des jumelles, le second parle au téléphone et le troisième regarde sa montre. 
L'homme aux jumelles se hisse sur la murette, je me rends compte qu'il suit le matelas pneumatique vert, qui a dérivé, maintenant bien loin de la grève, derrière les bouées blanches. 
Il parle aux deux autres, qui hochent la tête.
Je me tourne vers Bernard, il continue sa sieste, comme si de rien n'était et à mon avis, il doit faire un beau rêve car il sourit .... une vahiné l'aurait-elle visité ?  
Moi je ne lâche pas. Discrètement, je me lève et me dirige vers le paséo, faisant mine de reconnaître quelqu'un dans les badauds et de ce fait je me rapproche des trois hommes louches. Je suis sure qu'ils me surveillent derrière leurs lunettes noires, comme moi d'ailleurs, je les observe derrière les miennes. Je leur demande gentiment de me donner l'heure. 
15h17, me dit l'homme à la montre.
Bon ce sont des français... je retourne à ma serviette, Bernard ne s'est même pas aperçu de ma courte absence. 
Bizarres, quand même ces types !!! Et puis soudain, l'éclair .... FH, oui c'est lui. Aux infos, ils disent qu'il se trouve au Liban aujourd'hui, mais en fait il est là, à Calpe, incognito, croit-il, sauf pour moi, qui vient de le reconnaître, lui et ses verrues. 
Alors donc, voici FH, seul, loin sur son bateau de fortune. Je regarde à l'horizon, et à part les baigneurs, il n'y a rien, ou plutôt si, le matelas vert, mais il semble qu'il n'y a personne dessus ? 
Je décide d'aller voir par moi même, quand soudain un mouvement dans mon dos, je me retourne : les trois hommes affolés, discutent entre eux. L'homme aux jumelles balaie la plage de droite à gauche, celui du téléphone s'emballe et le troisième se met à courir en direction de la plage, se jette à l'eau, ses bras moulinant à toute vitesse. 
Je comprends alors que F.H est en danger. 
Autour de moi rien n'a changé, rien n'a bougé, les baigneurs se baignent, les bronzeurs se bronzent, les amateurs de sieste dorment heureux ..
Toutefois, les deux hommes en bermudas, restés sur le paséo, n'ont pas changé d'attitude, l'un parle toujours au téléphone ( j'espère qu'il a whatsapp s'il appelle en France !!) et l'autre baille aux corneilles. 
Un mouvement à ma droite, attire mon attention : mais voilà donc l'homme au matelas pneumatique ...
sans son matelas. Il se penche sur le sable, ramasse une serviette orange, celle que les occupants de l'hôtel Solymar, reçoivent. Il se sèche, enfile un pantalon beige, un pull sans manche marron, et chausse des tongs noires, abandonne la serviette sur la plage (je m'en empare aussitôt, depuis le temps que je veux en piquer une ...!!!) . Je le suis jusqu'à l'accueil de l'hôtel Solymar, il demande ses clefs de chambre, j'entends 505. Je me dirige vers les ascenseurs, et entre dans la cage au moment où lui même s'y engage.
Nous voilà donc tous les deux face à face. Il me sourit, Dieu qu'il est laid vu de si près, je ne lui rends pas son sourire, je lui dis :
- Vous ne devriez pas être au Liban aujourd'hui ? 
- What ? Excuse-me ? 
- Le Liban, vous savez bien, ce n'est pas là qu'on vous croit aujourd'hui ? 
- I do not understand .....
- Mais arrêtez enfin quoi, je vous ai reconnu, répondez, répondez-donc ....
- Chérie, chérie, réveilles toi, réveilles toi, tu ronfles fort et puis c'est l'heure du Happy Hour .....
Complètement déphasée, je me lève péniblement, tant je suis secouée par ce rêve étrange, si réel. 
Sur le paséo, pas d'hommes en bermuda...
Dans l'eau, un gamin s'amuse sur son matelas pneumatique vert ....
Le serveur de l'Exotic, me tend mon cocktail préféré : Sex on the Beach. Je le déguste, encore embrumée, tandis que Bernard, trempe ses lèvres dans la mousse blanche de sa pinta. 

Cela fait deux fois qu'il m'arrive de prendre mes rêves pour des réalités. 

4 commentaires:

  1. La parution de ton livre c'est pour quand ?? bisous les vacanciers
    Fabienne

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  2. Moi, quand je suis à la plage et qu'il m'arrive de m'endormir, j'avoue que je fais des rêves bien différents. Peut-être comme Bernard...

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  3. Trop bon! Je le voyais aussi au commande d'un pédalo... ;-)

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  4. TU RACONTE TROP BIEN

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